Cocaïne

mercredi , 27, août 2014 Leave a comment

CocaïneAh, l’horrible titre ! Ce film de Paul Morrissey s’appelle, en version originale, «Mixed Blood » allusion au «sang mêlé» par le métissage, dans ce bas-quartier de New York qu’on surnomme Alphabet City. Montré au Festival de Deauville en 1984, «Mixed Blood» a suscité l’enthousiasme de la presse. Malheureusement, lors de sa sortie en salle, le distributeur français (que nous ne nommerons pas pour ne pas faire de pub à AMLF) a cru bon de lui donner un titre réducteur, qui met l’accent sur un aspect secondaire, et pour couronner le tout de jouer au censeur en l’amputant de quelques images jugées trop dures. Ceci explique que ce film superbe n’ait pas recueilli l’audience qu’il méritait. Hâtez-vous donc de le découvrir, mais sachez déjà que aile prétexte du scénario est une guerre entre les gangs composés d’adolescents brésiliens ou portoricains, l’essentiel est dans l’originalité de ce cocktail de bizarrerie, de charme et d’outrance : un décor original, des personnages extravagants, comme la fameuse Rita La Punta (incarnée par une star brésilienne «outrageous»), une violence tranchante et, surtout, un humour dévastateur qui submerge tout… Bref, un grand moment de cinéma en marge des grosses machines stéréotypées dont la monotonie commence à nous lasser.

Romeo et Juliette

Romeo et JulietteLa tragédie de Shakespeare a maintes fois été portée à l’écran. On distinguera d’abord la version hollywoodienne de George Cukor produite par Irving Thalberg en 1936, avec Leslie Howard et Norma Shearer. L’adaptation italienne de Renato Castellani ne viendra qu’en 1954, suivie en 1968 du «Roméo et Juliette» de Franco Zeffirelli, en scope-couleur, avec Leonard Whitting et Olivia Hussey. N’oublions pas entre-temps «Les amants de Vérone» d’André Cayatte, histoire située sur le tournage d’un film consacré à la pièce de Shakespeare, ainsi que «West Side story» qui reprend le schéma de l’intrigue, et bien entendu «Romeo & Juliet private sex life», un érotique soft qui amusa en son temps les iconoclastes. La version de Renato Castellani est plutôt académique, mais très respectueuses de l’œuvre d’origine. Tout le monde a loué à l’époque le soin apporté aux décors, aux costumes ; c’est assurément du beau travail d’artisan, avec un emploi des couleurs (rares en ce temps-là dans le cinéma européen !) qui en fait une réussite esthétique — même si l’interprétation a vieilli, surtout après le succès international du film de Zeffirelli, où les amants tragiques ont leur âge véritable…

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