Bad influence & Rêves

samedi , 14, juin 2014 Leave a comment

Bad influenceUn jeune cadre bon chic bon genre tombe un soir, dans un bar, sur un séduisant ténébreux qui lui sauve la mise. Dès lors, entre les deux personnages naît une amitié sincère. Ainsi le ténébreux apprend au coincé à faire enfin ce qui lui plaît et à profiter pleinement de la vie. Cela commence par des jeux épicés et finit par un meurtre. C’est Méphistophélès en Californie. Dans le rôle de celui qui distribue sa « mauvaise in-, fluence », Rob Lowe est étonnant et sait donner à son visage de jeune premier un peu fade des accents malsains et inquiétants. Nous ne sommes pas loin d’Alain Delon dans « Plein soleil ». Dans celui du jeune cadre sous influence, James Spa-der (révélé par « Sexe, mensonges et vidéo ») a l’innocence hypocrite voulue. Car, ce qui rend passionnant le film de Curés Hansen est bien que personne n’est blanc ou noir. Le bourreau n’est pas si puissant, et la victime est bien un peu masochiste. Le film renvoie le spectateur à des pulsions intimes et enregistre l’affrontement dans une suite d’images qui rappellent les peintures hyperréalistes.

Rêves

Spielberg A quatre-vingts ans, Akira Kurosawa reste le plus créatif des cinéastes japonais. Aidé par Spielberg et Lucas, il réalise, avec « Rêves », son film le plus personnel. Kurosawa croit que les rêves sont l’expression de désirs secrets que l’homme dissimule au plus profond de lui-même lorsqu’il est éveillé, et qui se libèrent dans son sommeil. Il raconte donc huit de ses propres rêves les plus marquants des rêves d’enfance (la cérémonie nuptiale des renards ou l’esprit des pêchers), de jeune homme (la tempête de neige), de soldat (le tunnel), d’étudiant (la rencontre avec Van Gogh, dont il confia le rôle à son confrère Martin Scorsese, frappé par l’intensité, l’énergie et la passion qui animent ce dernier), d’homme mûr hanté par la dégradation de la planète (le mont Fuji embrasé par l’explosion d’une centrale nucléaire ou l’étrange race de mutants post-apocalyptiques) et la mort (le village des moulins à eau envahi par les fleurs, le soleil, le silence et l’air pur).

Ces rêves, plus visions que récits structurés, mêlent plaisir et peur, paradis et enfer. Et Kurosawa n’a pas choisi la simplicité puisque la plupart de ses rêves, à la limite du fantastique, ont demandé un énorme travail de décors et d’effets spéciaux réalisés par l’industriel light and magic de George Lucas. Notamment le mont Fuji en fusion et cette incroyable visite sur les traces de Van Gogh à l’intérieur de ses tableaux ! Même si certains rêves sont moins satisfaisants que d’autres, l’ensemble du film constitue une expérience unique et remarquable.

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